Les chaudronniers travaillent dans des environnements, souvent dans des espaces confinés, qui les exposent à divers risques professionnels, notamment l’amiante, les fumées de soudage, la poussière, les gaz d’échappement et le bruit [1]. Bien que l’amiante soit maintenant interdit au Canada, les chaudronniers travaillent souvent avec ou autour d’équipements et de matériaux plus anciens contenant de l’amiante [2]. Lors de l’installation et de la réparation de chaudières, les travailleurs peuvent être exposés aux fumées de soudage, qui se forment lors de la chaleur extrême produite par le soudage. Les chaudronniers risquent également d’être exposés à des poussières métalliques, qui peuvent se former lors de tâches telles que le meulage, le grattage, le polissage ou le chauffage des métaux. Ils peuvent aussi être exposés à la poussière de bois et aux gaz d’échappement des équipements à essence ou diesel dans leur environnement de travail [1]. Ces équipements et autres outils électriques utilisés dans leur travail peuvent également exposer les chaudronniers à des niveaux de bruit dangereux [1]. Le niveau d’exposition chez les chaudronniers peut varier considérablement en fonction de la nature du travail, de la ventilation et des ÉPI, entre autres facteurs liés au lieu de travail. Il existe également de nombreuses professions connexes telles que les soudeurs, les tôliers et les forgerons qui travaillent dans des environnements similaires aux chaudronniers.
Les chaudronniers sont considérés comme un groupe professionnel à haut risque, bien que très peu d’études aient été publiées sur ces travailleurs [3-5]. Nous avons utilisé le Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP) de l’Ontario pour examiner le risque de divers problèmes de santé chez les chaudronniers. Le SSMP suit 4 467 chaudronniers, dont 93,4 % sont des hommes et travaillent dans différentes industries présentées à la figure 1.
Figure 1: Les chaudronniers par groupe professionnel dans la cohorte SSMP
Les résultats suivants dans le tableau 1 montrent le pourcentage d’augmentation du risque chez les chaudronniers d’une industrie ou d’une profession spécifique par rapport à tous les autres travailleurs suivis dans le SSMP.
Un risque accru de mésothéliome, de cancer du poumon et de la vessie a été observé chez les chaudronniers du SSMP. Le mésothéliome est un cancer de la muqueuse des poumons et d’autres organes causé par l’inhalation de fibres d’amiante [6]. Un risque élevé de mésothéliome à vie a déjà été observé chez les chaudronniers et les soudeurs [7-8]. Le risque de mésothéliome pour les travailleurs du SSMP est décrit plus en détail dans Bono et al. 2021. Les chaudronniers sont à risque de cancer du poumon en raison de l’exposition à l’amiante, aux fumées de soudage, aux émissions de four à coke, aux gaz d’échappement des moteurs diesel, à la fumée de tabac ambiante, à la silice, aux bioaérosols, au nickel et au chrome hexavalent. Parmi les chaudronniers du bâtiment, ceux en entreprise générale avaient un risque accru de 117 %*, et ceux en entreprise spécialisée avaient un risque accru de cancer du poumon de 68 %. L’exposition aux gaz d’échappement des moteurs diesel peut également augmenter le risque de cancer de la vessie chez ces travailleurs, ce qui a déjà été signalé [9-11].
Les chaudronniers ont également des risques accrus d’asbestose et de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) dans le SSMP. Les chaudronniers sont à risque d’asbestose par exposition à l’amiante [6]. Ils sont à risque de MPOC par diverses expositions telles que l’amiante, les gaz d’échappement diesel, les fumées de soudage et les expositions à la poussière de bois [12-13]. Une étude a estimé que la réduction de l’exposition à l’amiante, aux gaz d’échappement diesel, aux fumées métalliques et à la poussière de bois chez les travailleurs de la construction permettrait d’éviter un décès sur dix causé par la MPOC, quels que soient les autres facteurs de risque [13]. Un programme national de dépistage parmi les métiers du bâtiment aux États-Unis a révélé que le risque à vie de développer une MPOC était de 12,3 % pour les chaudronniers [14].
À l’instar des chaudronniers, les professions liées au soudage, notamment l’oxycoupage, le forgeage et les opérateurs de machines à travailler les métaux, ont également montré des risques accrus d’asbestose, de mésothéliome, de cancer du poumon et de cancer de la vessie dans le SSMP.
Il incombe à l’employeur de procéder à des évaluations des risques et d’assurer la sécurité des travailleurs en mettant en œuvre des solutions efficaces en utilisant la hiérarchie des contrôles. Des documents de bonnes pratiques plus concis et détaillés sont nécessaires pour renseigner les chaudronniers des risques professionnels auxquels ils sont exposés.
Des renseignements sur la prévention et les risques pour les travailleurs et une trousse d’outils de diagnostic pour les fournisseurs de soins de santé primaires sont disponibles auprès de l’Association ontarienne de la sécurité dans la construction (appelée maintenant l’Association de santé et sécurité dans les infrastructures). Des renseignements supplémentaires pour les travailleurs peuvent être trouvés auprès de la Fraternité internationale des chaudronniers Canada.
Des recherches supplémentaires sur les risques de maladie et les expositions professionnelles chez les chaudronniers sont nécessaires étant donné que les preuves existantes sont limitées, bien que de nouvelles découvertes aient été identifiées dans le SSMP. Des études futures peuvent aider à mieux comprendre les expositions spécifiques des chaudronniers et fournir des conseils pour des environnements de travail plus sûrs pour eux.
Les alertes de surveillance du Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP) fournissent de brefs résumés des expositions professionnelles et des risques de maladie dans différentes industries et groupes professionnels. L’objectif de ces alertes est de mettre en évidence les problèmes nouveaux ou émergents détectés par la surveillance des maladies professionnelles. À l’heure actuelle, le SSMP inclut les travailleurs de 1983 à 2014 et suit leurs résultats de santé jusqu’en 2016. Ces alertes ne reflètent que les maladies actuellement suivies au sein du SSMP. Le système est mis à jour et étendu en permanence.
Pour de plus amples renseignements sur le SSMP, y compris les sources de données, les méthodes et les résultats les plus récents, rendez-vous sur ODSP-OCRC.ca/fr et OccdDseaseStats.ca/#/?locale=fr et https://occdiseasestats.ca/#/?locale=fr
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