La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est une maladie respiratoire qui provoque des problèmes respiratoires, y compris une toux, une respiration sifflante, un essoufflement et une sécrétion muqueuse. Elle compte parmi les maladies respiratoires chroniques les plus courantes au Canada, et représentait la quatrième cause principale de mortalité au Canada en 2012 [1,2]. La consommation de tabac est la principale cause de la MPOC, même si l’American Thoracic Society et l’European Respiratory Society estiment que 14 % de l’ensemble des cas de MPOC sont causés par des expositions en milieu de travail [3].
Facteurs de risque professionnels possibles
Les résultats présentés ici concernent les diagnostics de MPOC chez les personnes de moins de 65 ans, qui sont plus susceptibles d’être liés à des expositions professionnelles que les diagnostics de MPOC parmi les personnes plus âgées.
Les professionnels de ces groupes peuvent être exposés à des poussières (y compris les poussières céréalières et les mélanges de poussières végétales, animales et microbiennes) ainsi qu’à des pesticides, qui peuvent augmenter le risque de développer une MPOC. Les travailleurs agricoles peuvent également être exposés aux gaz d’échappement des moteurs diesel lorsqu’ils conduisent des tracteurs à moteur diesel et utilisent d’autres matériels à moteur diesel.
Les travailleurs de ces groupes peuvent être exposés à la farine et aux poussières issues d’autres produits alimentaires, ce qui peut augmenter leur risque de développer une MPOC.
L’industrie du textile comprend les usines de fabrication des fils, des tissus, des cordes, des tapis et d’autres textiles. Les travailleurs de ces groupes peuvent être exposés à des poussières (y compris des poussières de coton et de fibres synthétiques) qui peuvent augmenter le risque de MPOC.
Les professionnels de l’industrie forestière, de la fabrication de pâtes et papiers et de l’usinage du bois peuvent être exposés aux poussières de bois, un facteur de risque possible de la MPOC, lorsqu’ils effectuent certaines tâches comme la coupe du bois, la mise en copeaux, la transformation de la pâte et la fabrication de produits ligneux.
Les professionnels de la construction sont exposés à plusieurs facteurs de risque de la MPOC, comme à un grand nombre de poussières et de fibres différentes (p. ex. poussières d’amiante, de silice, de ciment, de béton et de bois) et d’émanations (p.ex. gaz d’échappement des moteurs diesel, asphalte et fumées de soudure).
Les travailleurs de ce groupe effectuent plusieurs tâches, y compris le forage, le dynamitage, la coupe, la manutention et le chargement de minéraux, de déchets et d’autres matériaux. Ils peuvent être exposés à divers facteurs de risque possibles pour la MPOC, notamment la silice, et les gaz d’échappement des moteurs diesel.
Les professionnels de la transformation du métal peuvent être exposés à plusieurs facteurs de risque, notamment lorsqu’ils effectuent certaines tâches telles que la fusion, le traitement thermique, le laminage, le moulage, le coulage, l’extrusion et le placage des métaux.
Les professionnels de ces métiers et industries peuvent être exposés à plusieurs facteurs de risque comme les poussières et fumées chimiques provenant de la production du caoutchouc ou du plastique, ce qui peut augmenter le risque de MPOC.
Figure 1. Risque de diagnostic de MPOC chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 2006-2016
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic de MPOC chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 2006-2016