La leucémie est un cancer qui apparait dans les cellules souches du sang. Il existe de nombreux types de leucémie, regroupés en fonction de l’endroit et la façon dont elles se développent. Chez les adultes, les leucémies les plus courantes sont la leucémie myéloïde aiguë (LMA) et la leucémie myéloïde chronique (LMC) [1]. L’exposition professionnelle au benzène est un facteur de risque établi de la LMA et de la leucémie non lymphoïde aiguë, et certaines données indique qu’il pourrait accroître le risque d’autres leucémies. Le formaldéhyde est un facteur de risque établi de la leucémie myéloïde, et un facteur de risque soupçonné d’autres leucémies [2,3]. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a conclu que l’emploi dans le secteur de la fabrication de caoutchouc constituait un facteur de risque de la leucémie, mais suggérait que le risque pouvait être associé à l’exposition à des solvants, en particulier le benzène [4].
Facteurs de risque professionnel connus [2,5]
Possibles facteurs de risque professionnel [2,5,6]
Ces résultats concernent tous les types de leucémie combinés, mais les facteurs de risque professionnels varient en fonction du type de leucémie.
Dans le SSMP, la plus forte incidence de la leucémie a été observée chez les travailleurs exposés au benzène, y compris les employés du secteur minier et de l’industrie des transports ainsi que les pompiers.
Un risque accru de leucémie avait été observé chez les mineurs [7], et plusieurs études se sont penchées sur l’exposition au radon comme facteur de risque possible, et ont tiré des conclusions incompatibles [8,9]. Les mineurs d’uranium, qui pourraient être les plus exposés au radon, présentaient un risque accru de leucémie par rapport aux autres travailleurs du SSMP, mais le risque relatif était inférieur à celui des mineurs d’autres types de mines, il était donc improbable que cette exposition soit le facteur de risque déterminant. Les mineurs d’uranium sont aussi exposés à des rayons gamma, qui pourraient contribuer au risque observé. Une étude précédente portant sur les mineurs d’uranium de l’Ontario n’a permis d’observer aucun risque accru de leucémie [10]. Par conséquent, le benzène pourrait être un facteur de risque plus important pour les travailleurs de l’industrie minière qui pourraient être exposés à ce composé utilisé pour dégraisser et exploiter de l’équipement à essence, et à la combustion de produits pétrochimiques.
Des risques accrus ont été observés chez les travailleurs de l’industrie des transports, probablement dus à l’échappement des moteurs, qui représente la plus importante source d’exposition au benzène dans l’environnement général [11].
Les pompiers sont exposés à du benzène et du formaldéhyde, que l’on trouve souvent dans la fumée et qui sont des facteurs de risque connus de la leucémie [12,13], ainsi que de nombreuses autres substances chimiques. Un risque de leucémie accru a été signalé chez les pompiers [14]. En Ontario, la leucémie myéloïde aiguë primaire, la leucémie lymphocytique chronique et la leucémie lymphocytique aiguë primaire sont classifiées comme des « maladies prescrites », ce qui signifie que dans certaines conditions, ces cancers sont considérés comme professionnels et donnent droit à une indemnisation [15].
Aucun risque accru de leucémie n’a été observé chez les travailleurs employés dans les industries de caoutchouc et de plastique, et trop peu de cas ont été observés chez les travailleurs des raffineries de pétrole pour s’intéresser à l’association dans ce groupe. Le risque accru observé dans les professions d’usinage des métaux et chez les fabricants de véhicules à moteurs peut être lié à l’exposition aux fluides de travail des métaux [16,17]. Le risque chez les travailleurs de la santé pourrait être lié à l’exposition aux rayons X, mais trop peu de cas ont été observés chez les techniciens de radiologie pour se pencher sur ce lien. Des cas de leucémie myéloïde aiguë ont été par le passé signalés chez les maçons en pierres et en briques [18]. Les facteurs de risques au sein des autres groupes du SSMP avec des risques accrus restent inconnus.
Figure 1. Risque de diagnostic de la leucémie chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic de la leucémie chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016