Les cas de cancer testiculaire n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières décennies [1]. Environ 1 200 Canadiens recevront un diagnostic de cancer testiculaire en 2022 [2]. Bien que le cancer testiculaire soit rare, il demeure le cancer le plus répandu chez les hommes âgés de 15 à 35 ans [3].
Les facteurs de risque associés au cancer testiculaire sont les suivants : testicule non descendu (cryptorchidie), antécédents familiaux de cancer testiculaire, antécédents personnels de cancer testiculaire, dépôts de calcium dans les testicules et grande taille à l’âge adulte [1]. Les expositions professionnelles, notamment l’utilisation de certains pesticides et le travail de pompier, peuvent également jouer un rôle important dans le développement du cancer testiculaire [1,4].
Facteurs de risque professionnels possibles
Un risque accru de cancer testiculaire a été observé chez les pompiers et les policiers dans le SSMP. Il est bien établi que les pompiers sont exposés à divers agents cancérigènes connus et suspectés qui sont présents dans le feu et la fumée [8]. Les pompiers peuvent avoir été exposés à l’APFO, qui était autrefois utilisé dans la mousse anti-incendie [4]. Les expositions professionnelles liées au risque de cancer testiculaire chez les policiers sont moins bien comprises. Certaines données indiquent que les émissions de micro-ondes des pistolets radar peuvent constituer un facteur de risque en raison de la proximité de ces appareils avec les testicules [5,9-11].
Un risque élevé de cancer testiculaire a été observé chez les travailleurs qui œuvrent dans la fabrication, l’assemblage et la réparation d’avions, ce qui a été observé dans des études précédentes [5,12-13]. Les professionnels de la fabrication de produits peuvent avoir été exposés à des BPC présents dans les anciens produits et équipements électriques fabriqués avant l’interdiction des BPC en 1977, car la législation autorisait alors l’utilisation continue des équipements contenant des BPC jusqu’à la fin de leur durée de vie [14]. Les travailleurs de l’industrie des produits électriques peuvent avoir été exposés à des BPC en manipulant des appareils électriques et des isolants de câbles [14-16]. Les ouvriers du bâtiment travaillant dans le secteur de l’éclairage électrique et des communications par fil peuvent avoir été exposés à des matériaux contenant des BPC, tels que les équipements électriques, l’isolation des câbles et les adhésifs [14-16], et à des PFOA, présents dans les gaines pour câble électrique [17]. Les travailleurs qui œuvrent dans la fabrication, l’assemblage et la réparation d’autres produits peuvent avoir été exposés aux BPC par le biais des huiles utilisées dans les moteurs et les systèmes hydrauliques [14-16]. Il existe également très peu de preuves de l’exposition aux hydrocarbures cancérigènes et aux éthers de glycol dans le secteur de la manutention aéronautique [5,12-13].
Un risque accru de cancer testiculaire a été observé dans diverses professions et industries du secteur des transports dans le SSMP. Les vibrations transmises à l’ensemble du corps [18] et les gaz d’échappement des moteurs diesel [4,19] ont été associés à d’autres types de cancer et peuvent constituer des facteurs de risque potentiels pour les travailleurs œuvrant dans le secteur du transport. Cependant, il n’y a pas suffisamment de preuves pour étayer les associations entre ces expositions et le cancer testiculaire.
Figure 1. Risque de diagnostic de cancer testiculaire chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2020
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic de cancer testiculaire chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2020