Les taux de cancer du rein ont augmenté avec le temps, ce qui est attribuable à des changements de l’imagerie médicale pour la détection de maladies ainsi que des changements dans la prévalence de facteurs de risque comportementaux et liés au style de vie [1]. La consommation de tabac est le premier facteur de risque connu du cancer du rein et augmente le risque de développement de la maladie de 50 % [2].
Facteurs de risque professionnel connus
Possibles facteurs de risque professionnel
Des risques accrus de cancer du rein ont été observés parmi les groupes potentiellement exposés au TCE, l’un des quelques facteurs de risque professionnels bien établis pour le cancer du rein, y compris dans le secteur de la fabrication de métal, plusieurs professions de travail du métal, et certaines industries de fabrication d’équipement de transport. Il y avait aussi un risque très élevé chez les pompiers, qui peuvent être exposés à de nombreuses substances chimiques [5, 6]. Aucun risque excédentaire n’a été observé dans les professions ou industries liées à l’imprimerie, ni chez les soudeurs et professions d’oxycoupage.
Les travailleurs du secteur de la fabrication de métal, y compris les métallurgistes, peuvent être exposés au TCE, qui est utilisé comme dégraissant du métal. Ces travailleurs ont tendance à être les plus lourdement exposés [7]. Les opérateurs de machines comptent parmi les plus grands groupes professionnels exposés au TCE [8]. Les professions liées au métal peuvent aussi être exposées au cadmium. Les groupes travaillant avec des minéraux contenant du cuivre et du fer, qui montraient des risques accrus dans le SSMP, peuvent aussi être exposés à l’arsenic [9].
Le TCE peut être utilisé pour dégraisser des pièces de métal utilisées dans la fabrication de véhicules à moteur. Les batteries au cadmium sont utilisées dans l’industrie ferroviaire comme source d’alimentation d’urgence et pour le démarrage de moteurs [10].
Les pompiers sont exposés à des substances potentiellement néfastes et à des circonstances liées à leur travail comme le travail par roulement, les produits ignifuges et les gaz d’échappement des moteurs diesel, et lorsqu’ils combattent les feux, ils peuvent être exposés à divers mélanges de particules, gaz et fumées [11]. Des études [12-14] et méta-analyses [11,15-17] plus récentes n’ont généralement pas permis de de relever de preuves cohérentes d’un risque accru de cancer du rein associé à la lutte contre les incendies.
Les conducteurs de camion présentaient des risques accrus de cancer du rein, qui peuvent être liés au nombre élevé de fumeurs parmi eux. De nouvelles études ont également lié l’échappement d’essence et de diesel à un risque accru de cancer du rein [4].
Des risques élevés de cancer du rein ont également été observés au sein de plusieurs autres groupes avec une exposition potentielle au TCE et AOP. Les blanchisseurs et teinturiers, un groupe qui pourrait travailler avec du PFOA et du TCE pour éliminer les taches, présentaient un risque accru de développer cette maladie selon un nombre relativement faible de cas. D’autres groupes avec une exposition potentielle au TCE, y compris les groupes du secteur de la fabrication, de l’assemblage et de la réparation de textile (p. ex. les opérateurs de machine à coudre) recensent peu ou pas de cas de cancer du rein, ou trop peu de cas pour générer des estimations précises. On ne connaît pas bien les risques professionnels de cancer du rein dans les métiers de boulangerie.
Certains sous-groupes de soins infirmiers présentaient des taux élevés de cancer du rein, mais ces observations n’étaient pas constantes. Par exemple, les infirmiers et les préposés aux soins font partie des groupes professionnels ayant le plus grand nombre de travailleurs exposés à des rayonnements ionisants [18]. Les infirmiers présentaient des taux réduits de cancer du rein, mais les préposés aux soins et d’autres groupes au sein des soins infirmiers présentaient des taux accrus.
*Les soins infirmiers, soins thérapeutiques et professions d’aide assimilées, NCA, comprennent des travailleurs qui participent aux procédures de diagnostic et de traitement.
Figure 1. Risque de diagnostic de cancer du rein chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic de cancer du rein chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016