Cancer des sinus

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Contexte

Le cancer des sinus est un cancer des fosses nasales et des sinus paranasaux. Le cancer des sinus est rare, avec un taux d’incidence annuel d’environ un cas pour 100 000 personnes dans la plupart des pays développés [1]. L’inhalation de certaines poussières et de certains composés métalliques sont des causes connues du cancer des sinus.

Facteurs de risque professionnel

  • Poussière de bois [2]
    Poussière de cuir [2]
    Composés de nickel [2]

Facteurs de risque professionnel possibles

  • Composés de chrome VI [2]
  • Formaldéhyde [3]
  • Fabrication de textile [2]
  • Huile minérale [4]

Principales conclusions

Un risque élevé de cancer des sinus a été observé chez les travailleurs potentiellement exposés à de la poussière de bois, à des composés de nickel, à des composés de chrome VI et à du formaldéhyde. Étant donné la rareté de ce type de cancer, beaucoup de groupes ont recensé un nombre relativement faible de cas et les résultats doivent être interprétés avec précaution.

Transformation du bois et fabrication de produits du bois

Des risques élevés ont été observés chez plusieurs groupes exposés à la poussière de bois. En plus de la poussière de bois, les travailleurs de ce secteur peuvent être exposés à d’autres agents cancérogènes, notamment du formaldéhyde issu de résines utilisées dans les produits du bois comme les panneaux de fibres, ou provenant du traitement de la pâte et du papier [3].

  • Travailleurs de l’industrie de la pâte à papier et du papier et travailleurs assimilés : risque multiplié par 4,01
  • Travailleurs spécialisés dans la fabrication, le montage et la réparation d’articles en bois: risque multiplié par 1,32
  • Charpentiers en charpentes de bois et travailleurs assimilés: risque multiplié par 1,30
Travail des métaux

Les employés dans le travail des métaux peuvent être exposés à des composés de nickel et de chrome VI, liés à un risque de cancer des sinus. Des concentrations différentes de composés de chrome VI et de nickel sont ajoutées aux alliages métalliques comme l’acier inoxydable pour empêcher la corrosion et améliorer la résistance [5]. Les travailleurs peuvent être exposés aux fumées et aux poussières de ces métaux au cours du soudage et de l’affûtage.

  • Tôliers : risque multiplié par 1,59
  • Soudeurs et oxycoupeurs : risque multiplié par 1,22
  • Conducteurs de machines à emboutir les métaux , n.c.a.: risque multiplié par 1,12
Industrie de la construction

Certains travailleurs de la construction peuvent être exposés à de la poussière de bois, à des composés de chrome VI, à des composés de nickel et à du formaldéhyde, mais on ne connaît pas bien les causes des risques excédentaires dans ces groupes [6,7].

  • Travailleurs dans la construction de ponts et de voies publiques: risque multiplié par 2,39
  • Travailleurs dans la construction de bâtiments : risque multiplié par 1,43
  • Excavateurs, niveleurs, paveurs et travailleurs assimilés: risque multiplié par 2,32
Fabrication, assemblage et réparation de produits

Les travailleurs dans ces secteurs peuvent être exposés à des composés du chrome VI, à des composés de nickel et à de l’huile minérale.

  • Travailleurs spécialisés dans la fabrication, le montage et la réparation: risque multiplié par 1,33
    • Travailleurs spécialisés dans la fabrication, le montage, l’installation et la réparation d’appareils électriques, électroniques et de matériel connexe: risque multiplié par 1,65
    • Travailleurs spécialisés dans la fabrication et le montage de produits métalliques, n.c.a.: risque multiplié par 1,35
    • Travailleurs spécialisés dans la fabrication, le montage et la réparation d’articles en bois: risque multiplié par 1,32
  • Mécaniciens et réparateurs de véhicules automobiles: risque multiplié par 1,49
  • Travailleurs spécialisés dans la fabrication et le montage de véhicules automobiles, n.c.a.: risque multiplié par 1,39
  • Mécaniciens et réparateurs de machines industrielles, agricoles et de construction (fab. mat. mécan., n.c.a.): risque multiplié par 1,22
Industrie d’exploitation minière

Un risque excédentaire de cancer des sinus a été observé chez les travailleurs employés dans des mines d’extraction de métaux divers. Parmi les mines métalliques de cette catégorie se trouvent les mines d’extraction de nickel, dont l’Ontario est le plus gros producteur au Canada [8].

  • Mines métalliques : risque multiplié par 1,66
  • Mines d’extraction de métaux divers (principalement le nickel) : risque multiplié par 2,45
Autre

On a observé dans plusieurs autres groupes un risque élevé de cancer des sinus, mais le peu de cas recensés dans la plupart des sous-groupes n’a pas permis d’examiner en détail les liens possibles. Une exposition au formaldéhyde peut être un facteur de risque potentiel pour ces groupes. Le formaldéhyde est un agent cancérogène humain connu, bien qu’il existe peu de données probantes suggérant sa capacité d’engendrer le développement d’un cancer des sinus [1].

Les concierges et nettoyeurs peuvent être exposés au formaldéhyde contenu dans les produits de nettoyage. Les tissus infroissables peuvent contenir du formaldéhyde, ce qui peut augmenter le risque chez les travailleurs dans l’industrie du textile. La poussière de cuir peut également être un facteur de risque du cancer des sinus, mais le faible nombre de cas observés dans l’industrie du cuir ne permet pas d’étudier ce lien.

  • Concierges, employés des services du nettoyage: risque multiplié par 1,18
  • Industries du textile : risque multiplié par 1,87

Risque relatif par industrie et emploi

 

 

 

 

Figure 1. Risque de diagnostic de cancer des sinus chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016

Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).

Figure 2. Risque de diagnostic de cancer des sinus chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016

Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).

Tableau des résultats

Références

  1. Binazzi A, Ferrante P, Marinaccio A. Occupational exposure and sinonasal cancer: A systematic review and meta-analysis. BMC Cancer. 2015;15(1).
  2. IARC Working Group. List of Classifications by cancer sites with sufficient or limited evidence in humans, Volumes 1 to 113. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer (IARC).
  3. IARC Working Group. A Review of Human Carcinogens- Chemical agents and related occupations. Vol. 100F. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer (IARC); 2012.
  4. Samant S, Kruger E. Cancer of the paranasal sinuses. Curr Oncol Rep. 2007;9(2):147–51.
  5. IARC Working Group. A Review of Human Carcinogens- Welding, molybdenum trioxide, and indium tin oxide. Vol. 118. Lyon, France: International Agency for Research on Cancer (IARC); 2018.
  6. Wong CC, Gamboni SE, Palmer AM, Nixon RL. Occupational allergic contact dermatitis to chromium from cement: Estimating the size of the problem in Australia. Australas J Dermatol. 2015;56(4):290–3.
  7. Thyssen JP, Jensen P, Lidén C, Julander A, Jellesen MS, Menné T, et al. Assessment of nickel and cobalt release from 200 unused hand-held work tools for sale in Denmark – Sources of occupational metal contact dermatitis? Sci Total Environ. 2011;409(22):4663–6.
  8. Ontario Mining Association. Ontario Mining – Facts & Figures. [cited 2020 Aug 21].