On estime que 4 200 Canadiens recevront un diagnostic de cancer de l’estomac chaque année [1]. Certains facteurs de risque du cancer de l’estomac comprennent le tabagisme, des antécédents d’infection à helicobactor pylori ou au virus d’Epstein-Barr, et une alimentation riche en aliments marinés ou salés [1]. Il existe de nouvelles preuves de facteurs de risque professionnel et de cancer de l’estomac. Le travail a été soupçonné de contribuer au risque de développer un cancer de l’estomac avec l’exposition à des métiers « poussiéreux », l’exposition aux N-nitrosamines et à l’amiante [2,3]. Il existe un certain nombre de groupes différents dans le SSMP qui présentent des risques accrus de cancer de l’estomac.
Possibles expositions professionnelles
Dans l’ensemble, l’industrie de la construction présentait un risque accru de cancer de l’estomac et certains métiers de la construction étaient associés à des risques plus élevés. Les travailleurs de la construction peuvent être exposés à l’amiante, lorsqu’ils travaillent dans des bâtiments plus anciens, aux fumées de soudage, à la poussière de bois et à la poussière de silice, ce qui peut augmenter le risque de cancer de l’estomac [5,6].
On a observé que les personnes travaillant dans la fabrication de produits chimiques présentaient un risque accru de cancer de l’estomac. Certaines études ont également constaté un risque accru de cancer de l’estomac chez les travailleurs de la chimie susceptibles d’être exposés à des colorants ou à des solvants [2,7].
Le travail avec des produits électriques et électroniques pourrait entraîner une exposition aux biphényles polychlorés bien qu’il n’y ait aucune preuve reliant ces expositions au cancer de l’estomac [8,9]. Les travaux de production électrique peuvent également être associés à diverses poussières métalliques qui ont été associées à un risque accru de cancer [5,10]. Certains suggèrent que l’exposition au plomb inorganique contribue au risque accru de cancer de l’estomac chez les travailleurs de l’électricité ou de l’électronique [11,12].
Un risque accru de cancer de l’estomac a été observé dans de nombreuses industries et professions liées au bois dans le SSMP. Les travailleurs de la fabrication et de la transformation des produits du bois sont exposés à la poussière de bois, aux produits chimiques et peut-être à l’amiante qui ont été associés à un risque accru de cancer de l’estomac [13].
Les métiers de la transformation du métal exposent les travailleurs aux poussières minérales et aux poussières et fumées métalliques, ainsi qu’aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
Un risque élevé de cancer de l’estomac a été observé dans diverses industries et professions liées à l’alimentation. Des études antérieures ont également observé des résultats similaires bien que la relation ne soit pas entièrement comprise [5,15]. Les personnes travaillant dans la fabrication et la transformation des aliments peuvent être exposées à des poussières organiques, des pesticides et des conservateurs [16]. Pour certaines professions dans les restaurants (c.-à-d. les serveurs), les augmentations peuvent être liées au mode de vie et à des facteurs alimentaires [10].
Plusieurs autres groupes d’industries et de professions ont montré des risques élevés de cancer de l’estomac. Des études antérieures suggèrent que ceux qui travaillent dans le caoutchouc ont un risque plus élevé de cancer de l’estomac [réf]. Les travailleurs des industries du caoutchouc sont exposés à des environnements poussiéreux, à des fumées et à des N-nitrosamines [17]. Les travailleurs des industries du caoutchouc avaient 1,13 fois plus de risques de cancer de l’estomac que tous les autres travailleurs du SSMP.
Les concierges et les agents de nettoyage sont régulièrement exposés aux produits chimiques contenus dans les agents de nettoyage. Ils avaient 1,24 fois plus de risque de cancer de l’estomac par rapport à tous les autres travailleurs du SSMP. De même, ceux qui travaillaient dans des professions de blanchissage ou de nettoyage à sec avaient 1,11 fois plus de risque de cancer de l’estomac. Ils sont exposés à des solvants organiques qui peuvent être cancérigènes, mais qui n’ont pas été associés au cancer de l’estomac [18].
Les chauffeurs d’autobus (HR 1,46) et les opérateurs de métro et de tramway (HR 3,39) présentaient des risques élevés de cancer de l’estomac. Ces travailleurs peuvent être exposés aux gaz d’échappement des moteurs diesel, mais cette exposition n’a pas été liée au risque de cancer de l’estomac.
Figure 1. Risque de diagnostic de cancer de l’estomac (gastrique) chez les travailleuses employées dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1983-2016
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic de cancer de l’estomac (gastrique) chez les travailleuses employées dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1983-2016