Cancer du sein

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Contexte

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes, mais il représente moins de 1 % des cas de cancer chez les hommes dans le monde entier [1]. Bien qu’il existe des preuves solides établissant un lien entre le cancer du sein chez les femmes et les œstrogènes (p. ex., hormonothérapies, apparition précoce des premières règles, ménopause tardive, peu de grossesses), l’obésité, l’inactivité physique et la consommation d’alcool, on a peu d’information sur les facteurs de risque professionnels possibles. Les travaux de recherche sur les potentiels facteurs de risque professionnels du cancer du sein portaient généralement sur l’exposition à des solvants organiques et des pesticides, au biphényle polychloré (BPC) et sur le travail par roulement. Les perturbateurs endocriniens sont suspectés en raison du rôle des hormones dans le développement du cancer du sein. La plupart des données probantes concernant les facteurs de risque du cancer du sein sont fondées sur le cancer du sein chez les femmes en raison de la rareté de cette maladie chez les hommes. Peu d’études portent sur les facteurs de risque professionnels du cancer du sein chez les hommes, et les résultats sont quelque peu incohérents, mais les observations relatives aux facteurs de risque professionnels indiquent que ceux-ci pourraient toucher les femmes comme les hommes.

Facteurs de risque professionnel connus

  • Exposition aux rayons X et gamma [2]

Facteurs de risque professionnel potentiels

  • Travail de nuit [2]
  • Perturbateurs endocriniens (p. ex., certains pesticides comme l’insecticide à base de dieldrine, le biphényle polychloré (BPC), les sous-produits du plastique et du caoutchouc) [1,3,4]
  • Oxyde d’éthylène [2]
  • Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) [3]
  • Solvants organiques [5]

Principales conclusions

Des risques accrus de développer un cancer du sein ont été observés chez les femmes et les hommes dans certains groupes professionnels du SSMP, ce qui suggère un rôle des facteurs de risque professionnels dans l’étiologie du cancer du sein.

Personnel infirmier et autres professionnels de la santé

Des risques élevés de développer un cancer du sein ont été observés auparavant chez les travailleurs de nuit ou occupant des postes alternants, notamment les infirmiers et infirmières [3]. Le SSMP indique des risques accrus de développer un cancer du sein aussi bien chez les infirmiers que chez les infirmières. Les professionnels de la santé comme les techniciens en radiologie peuvent être exposés aux rayons X et gamma dans le cadre des services d’imagerie médicale et de radiothérapies [3]. L’oxyde d’éthylène, que l’on soupçonne être un facteur de risque du cancer du sein, est un produit chimique utilisé dans la stérilisation de l’équipement médical et dentaire [6].

  • Personnel spécialisé et auxiliaires des soins infirmiers et thérapeutiques : Femmes : 1,08 fois le risque; Hommes : 4,73 fois le risque
    • Infirmières diplômées, à l’exception des surveillantes : Femmes : 1,19 fois le risque; Hommes : 8,38 fois le risque (note : ce risque est basé sur un petit nombre de cas)
    • Physiothérapeutes, ergothérapeutes et autres : Femmes : 1,59 fois le risque; Hommes : trop peu de cas pour rapporter un résultat
  • Autres personnel médical, autres techniciens de la santé et travailleurs assimilés: Femmes : 1,18 fois le risque; Hommes : 6,50 fois le risque
  • Techniciens en radiologie : Femmes : 1,63 fois le risque; Hommes : trop peu de cas pour rapporter un résultat
  • Hôpitaux : Femmes : 1,11 fois le risque; Hommes : 2,15 fois le risque
  • Services de diagnostic et de soins, n.c.a.* : Femmes : 1,35 fois le risque; Hommes : trop peu de cas pour rapporter un résultat

*Cette industrie comprend les laboratoires (dentaires, médicaux, radiologiques, etc.) offrant des services d’analyse, de diagnostic ou de traitement aux professions médicales ou dentaires ou aux patients sur ordonnance d’un médecin ou d’un dentiste et les organismes comme les Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada, les services de transfusion sanguine de la Croix-Rouge canadienne et Ambulance Saint-Jean.

Transport aérien

On s’est intéressé au risque de développer un cancer du sein parmi les membres des équipages de bord en raison de l’exposition à des rayons cosmiques et des perturbations du rythme circadien [4]. On a observé trop peu de cas parmi les travailleurs dans le SSMP pour examiner ce risque parmi certains groupes professionnels précis ou parmi les hommes, mais un risque accru de cancer du sein a été observé chez les femmes dans toute l’industrie.

  • Transports aériens : Femmes : 1,41 fois le risque; Hommes : trop peu de cas pour rapporter un résultat
Emplois de cols blancs

Les personnes occupant ces postes ont généralement des revenus plus élevés, un meilleur niveau d’éducation avec des postes sédentaires, et moins d’enfants, qui sont des caractéristiques associées au cancer du sein chez les femmes [7]. Des risques élevés ont été observés chez les hommes comme chez les femmes pour un grand nombre de ces groupes professionnels.

  • Enseignants et personnel assimilé : Femmes : 1,27 fois le risque; Hommes : 1,99 fois le risque
  • Directeurs, administrateurs et personnel assimilé : Femmes : 1,23 fois le risque; Hommes : 1,53 fois le risque
  • Personnel administratif et travailleurs assimilés : Femmes : 1,10 fois le risque; Hommes : 1,45 fois le risque

Risque relatif par industrie et emploi

Figure 1. Risque de diagnostic de cancer du sein chez les travailleuses employées dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1983-2016

Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).

 

 


 

Figure 3. Risque de diagnostic de cancer du sein chez les travailleuses employées dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1983-2016

Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).

Figure 2. Risque de diagnostic de cancer du sein chez les travailleurs de sexe masculin employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1983-2016

Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).

 


 

Figure 4. Risque de diagnostic de cancer du sein chez les travailleurs de sexe masculin employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1983-2016

Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).

Tableau des résultats

Références

  1. Villeneuve S, Cyr D, Lynge E, Orsi L, Sabroe S, Merletti F, et coll. Occupation and occupational exposure to endocrine disrupting chemicals in male breast cancer: a case-control study in Europe. Occup Environ Med. 2010;67(12):837–44. (En anglais seulement)
  2. Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Agents Classés par les Monographies du CIRC, Volumes 1–127 (2020).
  3. Fenga C. Occupational exposure and risk of breast cancer (Review). Biomed Reports. 2016;4(3):282–92. (En anglais seulement)
  4. Gray JM, Rasanayagam S, Engel C, Rizzo J. State of the evidence 2017: An update on the connection between breast cancer and the environment. Environ Health 2017;16(1):1–61. (En anglais seulement)
  5. Labrèche F, Kim J, Song C, Pahwa M, Ge CB, Arrandale VH, et coll. The current burden of cancer attributable to occupational exposures in Canada. Prev Med. 2019;122:128–39. (En anglais seulement)
  6. US National Toxicology Program. Report on Carcinogens, Fourteenth Edition: Ethylene oxide. 2016. (En anglais seulement)
  7. Johnsson A, Broberg P, Johnsson A, Tornberg ÅB, Olsson H. Occupational sedentariness and breast cancer risk. Acta Oncol. 2017;56(1):75–80. (En anglais seulement)