Chez les Canadiens, le cancer de la vessie est le cinquième diagnostic de cancer le plus fréquent. Les hommes ont trois fois plus de risques que les femmes de recevoir un diagnostic de cancer de la vessie. Le facteur de risque le plus important et le mieux établi pour ce cancer est le tabagisme. Parmi les autres facteurs de risque non professionnels, citons l’exposition à l’arsenic présent dans l’eau potable et les radiations lors de traitements médicaux.
Le cancer de la vessie est une maladie professionnelle grave. Il existe des preuves solides d’une association entre le cancer de la vessie et plusieurs expositions sur le lieu de travail. Le Centre de recherche sur le cancer professionnel estime qu’entre 3 et 12 % des cancers de la vessie au Canada sont attribuables à des expositions professionnelles [2]. Bien que l’utilisation de certains agents cancérogènes connus pour la vessie ait diminué depuis les années 1980, d’autres agents présumés sont toujours fréquemment utilisés sur le lieu de travail. Les recherches menées par le Centre de recherche sur le cancer professionnel indiquent qu’environ 280 cas de cancer de la vessie au Canada par an peuvent être attribués à l’exposition aux seuls gaz d’échappement des moteurs diesel et hydrocarbures aromatiques polycycliques sur le lieu de travail [2].
Facteurs de risques professionnels connus
Facteurs de risques professionnels possibles
On a observé un risque accru de cancer de la vessie chez les travailleurs des transports, de la construction, de la métallurgie, et certaines professions de la gestion et de l’administration. Un risque accru de cancer de la vessie a été observé chez certains travailleurs des secteurs de la transformation du caoutchouc et du plastique, bien que les estimations pour les travailleurs de ce secteur dans leur ensemble aient été plus faibles que prévu. L’écart d’une profession à l’autre quant à la consommation de tabac pourrait contribuer aux différences observées du risque de développer un cancer de la vessie. On a observé trop peu de cas parmi les coiffeurs, les barbiers et les nettoyeurs à sec pour examiner le risque de cancer de la vessie parmi ces groupes professionnels.
De nombreux travailleurs du secteur des transports sont régulièrement exposés aux gaz d’échappement des moteurs diesel, dont on soupçonne qu’ils sont cancérigènes pour la vessie.
En général, les travailleurs de la construction ont présenté une légère augmentation du risque de cancer de la vessie, mais certains métiers ont été associés à des risques plus élevés. Les travailleurs du bâtiment pourraient être exposés au gaz d’échappement des moteurs au diesel, un agent cancérogène connu pour la vessie, et pourraient être exposés à des solvants et vapeurs pouvant être associés à des risques de développer un cancer de la vessie.
Les métallurgistes sont exposés à une variété de risques professionnels, notamment les poussières métalliques, les fumées de soudure et les solvants chimiques. Les travailleurs des industries métallurgiques peuvent être exposés à des agents cancérogènes connus pour la vessie, comme les amines aromatiques lors de l’utilisation de fluides métallurgiques et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les procédés de fonderie. Des risques accrus ont été observés chez les travailleurs de certaines industries de première transformation des métaux, notamment l’aluminium, avec une exposition aux HAP et à d’autres agents cancérogènes connus et suspectés pour la vessie.
Historiquement, les procédés de fabrication des industries du caoutchouc et des plastiques comprenaient des amines aromatiques, qui sont aujourd’hui connues pour être cancérigènes pour la vessie [4]. Cependant, l’utilisation de nombreuses amines aromatiques dans les processus de fabrication au Canada a diminué depuis les années 1980 en raison d’un contrôle législatif. Nous n’avons pas mis en évidence de risques élevés de cancer de la vessie chez tous les travailleurs des industries de fabrication de plastique et de caoutchouc en Ontario, bien que nous ayons observé un risque élevé dans certains groupes professionnels spécifiques. Cela pourrait s’expliquer par les changements législatifs mis en place visant à interdire certains produits chimiques cancérigènes dans ces industries [6].
Les risques accrus observés parmi ces métiers pourraient être liés à des expositions relatives à l’environnement, au mode de vie ou au tabac. Les procédés d’impression ont été classés comme des agents cancérogènes possibles par le CIRC, mais les données probantes associant ces expositions au cancer de la vessie sont faibles [7].
Figure 1. Risque de diagnostic de cancer de la vessie chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic de cancer de la vessie chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016
Table 1. Tableau 1. Surveillance du cancer de la vessie : Nombre de cas, nombre de travailleurs employés, et rapports de risque dans chaque groupe d’industries
Tableau 2. Surveillance du cancer de la vessie : Nombre de cas, nombre de travailleurs employés, et rapports de risque dans chaque groupe de professions
Veuillez noter que nos résultats peuvent différer de celles que nous avons publiés ou présentés, Cela peut être attribuer aux définitions que nous utilisons pour identifier les cas aux approches méthodologiques et le suivi en cours de la cohort dans le système de surveillance.