L’asthme est une maladie inflammatoire courante du système respiratoire, souvent due à des allergènes ou des substances irritantes [1]. L’asthme est également la maladie respiratoire professionnelle la plus fréquemment observée, avec une estimation de 15 % des cas d’asthme chez l’adulte imputables aux expositions en milieu de travail [2]. Il existe de nombres facteurs de risque professionnel pour cette maladie, et les travailleurs de nombreux groupes professionnels et d’industries risquent de la développer.
Facteurs de risque professionels
Les risques les plus élevés de développer de l’asthme ont été observés chez les peintres, les boulangers-pâtissiers, les ébénistes et menuisiers en meubles, et les finisseurs de béton. Le SSMP a permis de suivre les cas de survenue d’asthme chez les adultes, mais les expositions professionnelles peuvent également aggraver l’asthme chez les travailleurs ayant déjà reçu le diagnostic de cette maladie.
Les travailleurs employés comme « peintres et décorateurs » comprennent les travailleurs utilisant des outils de pistolage pour appliquer de la peinture sur des produits, des matériaux ou d’autres surfaces, notamment des véhicules à moteur. Nous savons que les pistoleurs du secteur automobile sont exposés aux peintures et enduits contenant des isocyanates, un facteur de risque bien établi pour l’asthme [2,5]. Les peintres travaillant dans le secteur de la construction utiliseraient moins fréquemment des peintures contenant des isocyanates, ce qui pourrait expliquer la différence observée quant au risque moindre de développer de l’asthme [6].
Les boulangers-pâtissiers et fabricants de confiseries présentent un risque accru de développer de l’asthme, probablement dû à l’exposition à la poussière de céréales et de farine.
Dans le secteur de la construction, les lisseurs de béton présentaient un risque accru de développer de l’asthme. Ces travailleurs peuvent être exposés à des substances telles que des poussières inorganiques, parmi lesquelles la silice, qui pourraient irriter les voies respiratoires et déclencher de l’asthme.
Les ébénistes et menuisiers en meubles sont exposés à la poussière de bois, un facteur de risque bien établi pour l’asthme. Toutefois, certains autres métiers du travail et du traitement du bois consignés dans le SSMP ne présentaient pas de risque accru de développer de l’asthme, notamment les charpentiers, les ouvriers de scierie et les opérateurs de machines à travailler le bois. Bien qu’il existe un risque bien établi de développer de l’asthme parmi les travailleurs du bois, les risques peuvent être propres à certaines essences forestières et pourraient également être influencés par d’autres facteurs comme la taille des particules de bois produites au cours de différentes tâches [7,8].
Les concierges et agents d’entretien peuvent présenter un risque accru de développer de l’asthme en raison de leur exposition à des produits de nettoyage, des désinfectants, des détergents et des poussières [3].
Des taux accrus d’asthme ont été observés chez les professionnels de la santé et liés à l’utilisation de gants et autres produits en latex de caoutchouc naturel. Dans le SSMP, on observait pour la plupart des sous-groupes de professionnels de la santé une diminution du risque de développer de l’asthme. La mise en circulation de gants sans latex avec une faible quantité de protéines ou de poudre à la fin des années 1990, et donc avant la période d’analyse de l’asthme dans le SSMP, pourrait en partie expliquer cette constatation [3]. Les professionnels de la santé peuvent toujours être exposés à d’autres substances dangereuses, notamment des produits de nettoyage, mais les risques peuvent varier en fonction du produit ou de la tâche [9,10].
*Ce groupe comprend les professions participant à la lutte contre les infections et à l’assistance des professionnels de la santé dans les cliniques, les pharmacies, les morgues et les hôpitaux vétérinaires, et à la stérilisation et l’emballage des fournitures pour hôpitaux, entre autres.
Figure 1. Risque de diagnostic d’asthme chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic d’asthme chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2016
Tableau 1. Surveillance de l’asthme : Nombre de cas, nombre de travailleurs employés, et rapports de risque dans chaque groupe d’industries
Tableau 2. Surveillance de l’asthme : Nombre de cas, nombre de travailleurs employés, et rapports de risque dans chaque groupe de professions
Veuillez noter que nos résultats peuvent différer de celles que nous avons publiés ou présentés. Cela peut être attribuer aux définitions que nous utilisons pour identifier les cas, aux approches méthodologiques et le suivi en cours de la cohort dans le système de surveillance.